Le guide des écrits web percutants d’Ann Handley ne s’adresse pas qu’aux seuls producteurs de contenu comme pourrait le laisse entendre son titre français. C’est un livre pour tout le monde comme l’indique explicitement son titre original : Everybody writes.
Pour l’auteure, « nous sommes tous capables de bien écrire, ou du moins de mieux écrire ». Une affirmation réconfortante à l’heure où l’intelligence artificielle est dans toutes les bouches et semble l’horizon indépassable de la rédaction web.
Mais pour cela, il n’y a pas de secret : il faut travailler.
Pas de panique.
Le livre (disponible en version papier ou numérique pour votre liseuse) est un véritable guide pour vous aider à mieux écrire.
Écrire pour l’humain et pas pour Google
Pourquoi cet objectif ?
Car le contenu est l’élément central du marketing web. Sans contenu, pas de billet de blog, de tweet, de TikTok, de publications sur Instagram, Linkedin et j’en passe. Cette thèse est celle défendue par l’auteure il y a plus de dix ans dans un livre intitulé, Content Rules, devenu depuis une référence du marketing de contenu.
Pour assurer sa présence en ligne aujourd’hui, il faut produire un contenu de qualité. Ici réside l’enjeu de la rédaction web. Comme l’indique la référence française en la matière Lucie Rondelet dans la préface, il ne s’agit pas d’écrire du texte à la chaîne pour satisfaire uniquement Google : il s’agit avant tout de séduire la lectrice ou le lecteur humain. D’ailleurs, l’amélioration des moteurs de recherche fait que les deux cibles tendent à se confondre.
Ann Handley enfonce le clou : « un contenu créé uniquement pour améliorer votre positionnement sur les moteurs de recherche est une perte de temps et d’énergie ».
L’affirmation est rude à entendre quand on s’intéresse au référencement naturel comme le fait votre serviteur sur ce blog.
Pour autant, je ne la trouve pas dénuée de pertinence, loin de là. En tant que rédacteur web, j’ai remarqué que nous avons parfois trop tendance à nous focaliser sur les positions dans les résultats de recherche de Google. C’est une vision à court terme car, au final, notre contenu est destiné à être lu. Pour cela, il doit plaire au public.
Comment faire ?
C’est là qu’intervient le travail salutaire d’Ann Handley. Elle nous donne toutes les clés pour plaire à notre audience. Ces dernières peuvent être résumées par la formule suivante :
Utilité x inspiration x empathie
Autrement dit, votre contenu doit être utile, déborder d’inspiration et refléter une empathie sans borne pour le public.
Boîte à outils de la rédaction web mais pas que
Pour vous aider à atteindre ces objectifs, Ann Handley énonce une série de règles que l’on peut regrouper en 5 catégories qui font chacune l’objet d’une partie du livre :
- la rédaction ;
- l’écriture (la grammaire et la syntaxe) ;
- le récit ;
- la publication ;
- le marketing ;
Une dernière partie est consacrée aux outils d’aide à la création de contenu.
Hyper pratique, le guide des écrits web percutants peut être picoré selon vos besoins. Vous avez peur de vous jeter dans le bain ? Passez l’étape de « l’épouvantable premier jet » et suivez les 12 étapes de la rédaction de contenu :
- garder constamment son objectif en tête ;
- impliquer son lectorat ;
- illustrer son propos par des exemples ;
- faire preuve d’organisation ;
- s’adresser à quelqu’un ;
- écrire une 1ère version ;
- prendre de la distance ;
- réécrire ;
- titre son texte ;
- le faire relire par une tierce personne ;
- vérifier une dernière fois sa lisibilité ;
- publier.
Des tips comme cela, l’ouvrage en regorge à foison. À cet égard, la cinquième partie consacrée au marketing est emblématique. En s’inspirant du travail de spécialistes, Ann Handley nous donne des conseils très concrets d’écriture sur des supports tels que le blog, l’email, Twitter, Linkedin… À utiliser sans modération si vous êtes un néophyte.
Si vous êtes un pro de la création de contenu, cet ouvrage s’adresse aussi à vous. Il ne faut pas hésiter à piocher quelques idées qui pourraient rafraîchir vos textes et ce, d’autant plus qu’elles peuvent parfois surprendre. Par exemple, s’il est conseillé de suivre les règles de grammaire, il peut être parfois judicieux… de ne pas les suivre ! D’habitude, nous ne commençons pas les phrases par « et », « mais » ou « parce que ». Ann Handley nous recommande de faire l’inverse si l’on souhaite donner une tonalité plus conversationnelle à notre texte.
Et vous n’y avez peut-être pas pensé !
Si Le guide des écrits web se révèle être une véritable boîte à outils de la rédaction web, il n’en reste pas moins un livre agréable à lire qui peut se parcourir du début à la fin. Alternant passages savants et anecdotes amusantes (ou embarrassantes comme celle du livre Pasta Bible dont les exemplaires non vendus ont été détruits car il contenait une faute de frappe qui aboutissait à une phrase raciste), sa lecture se révèle passionnante. Un peu comme s’il appliquait le précepte donné en introduction : « un contenu de qualité n’est pas qu’une histoire, c’est une histoire bien racontée. (…) Ce n’est pas seulement ce que vous écrivez qui compte, c’est aussi la façon dont vous l’écrivez ».
