Lors de sa conférence annuelle des développeurs, Google a montré un avant-goût de la recherche de demain dopée à l’IA générative.
Face au succès de ChatGPT intégré désormais au moteur de recherche Bing, la réponse de Google se fait attendre. Nommée Bard, elle ne constitue en fait qu’une partie d’un changement d’ampleur du moteur de recherche. Ce que l’on appelle le Projet Magi risque de modifier en profondeur notre façon de « Googler » en raison de l’introduction de l’IA générative au point que l’on parle désormais d’expérience de recherche générative (ou SGE pour « Search Generative Experience »).
Bienvenue dans la SGE de Google
Parce qu’elle permet de donner plus d’information et de contexte à nos recherches. Elle peut répondre à des questions restées sans réponse jusqu’à présent et organiser l’information de manière à lui donner plus de sens.
Par exemple, des questions longues qui auraient nécessité d’être décomposées avant peuvent désormais être posées entièrement et avoir une réponse. C’est le cas si vous demandez à Google ce qu’il y a de mieux comme destination pour une famille avec des enfants de moins de 3 ans et un chien entre Bryce Canyon ou Arches.
On peut constater 2 éléments de contexte :
- la possibilité de cliquer sur les liens sous forme de box à droite de la réponse qui ont servi de sources. On peut y voir une façon de rassurer les éditeurs de site qui continueront d’être mis en avant dans la SERP ;
- des boutons sous la réponse permettent d’approfondir la recherche en posant des questions connexes (serait-ce les « autres questions posées » ou PAA sous une nouvelle forme ?). Ces derniers enclenchent le mode conversationnel à l’instar de ce que propose Bing et ChatGPT.
Dans le cas de la recherche d’un produit, les annonces sponsorisées sous forme de fiches continuent de s’afficher au sommet de la SERP. Mais l’IA introduit des éléments de contexte comme les critères à prendre en compte pour l’achat d’un tel produit, accompagnés de descriptifs personnalisés pour chaque marque.
Nous retrouvons les 3 boîtes qui redirigent vers du contenu informationnel sur le droite. De même, des boutons en bas activent le mode conversationnel pour une réponse plus contextualisée et approfondie.
Comment fonctionne la SGE ?
Cette nouvelle formule de Google repose sur une variété de modèle de langage de grande taille (ou LLM pour « Large Language Model ») comme MUM et PaLM2.
Selon Google, la SGE a été « délibérément entraînée à effectuer des tâches spécifiques à la recherche, notamment identifier des résultats Web de haute qualité qui corroborent les informations présentées dans le résultat ».
Toutefois, la SGE ne répond pas à toutes les questions. C’est le cas dans le domaine médical, celui de la finance et plus généralement tout ce qui touche au contenu YMYL (« Your Money, Your Life ») élargi aux informations civiques. Google préfère jouer la carte de la sécurité sur ces sujets sensibles qui nécessite d’avoir une information de qualité. La firme de Mountain View semble sous-entendre que l’IA n’est pas suffisamment avancée pour apporter une telle information sur ces sujets.
De façon plus générale, la SGE mise sur l’information corroborée par des sources fiables. Si celles-ci viennent à manquer, l’IA n’a pas vocation à intervenir. Il en est de même pour les sujets sensibles.
Pour lutter contre le phénomène d’hallucination auquel est sujette l’IA (à l’instar de ChatGPT), Google prévient que le mode conversationnel sera limité. Il ne doit pas être envisagé comme « un partenaire de brainstorming créatif libre », mais plutôt comme quelque chose de plus « factuel » avec des liens qui dirigent vers des ressources pertinentes.
En définitive, la SGE de Google repose sur 5 principes :
- le besoin d’informations : comment Google peut-il réduire le nombre d’étapes nécessaires à la réalisation d’une tâche ou d’un objectif par l’internaute et comment peut-il rendre l’expérience plus fluide et homogène ?
- la qualité de l’information : les informations fournies par Google doivent être de qualité et la manière dont l’intelligence artificielle y répond doit être de haut niveau. Ainsi, Google doit-il répondre à des questions relatives à la santé ou à la finance ?
- les contraintes de sécurité : Google doit-il fournir des réponses à la première personne ? Google doit-il fournir des réponses fluides que les utilisatrices et utilisateurs considèrent comme exactes à 100 %, alors qu’il n’est peut-être pas en mesure de vérifier l’exactitude de toutes les réponses ?
- l’écosystème : Google veut fournir du trafic et des crédits à la source du contenu. Google veut concevoir une expérience qui encourage les utilisateurs et les chercheurs à approfondir ces sources.
- les annonces : peuvent-elles être pertinentes et fournir des informations supplémentaires à l’utilisateur ? Quelle est la meilleure façon de montrer les annonces à l’utilisateur dans cette expérience ?