Dans une interview donnée au podcast « Hard Folk », Sundar Pichai reconnait les débuts timides de Bard face au concurrent ChatGPT.
Dans la course à l’IA, OpenAI semble clairement avoir pris une longueur d’avance. En effet, si ChatGPT a fait un démarrage en trombe, les premiers retours sur Google Bard sont loin d’être dithyrambiques.
Bard à l’écoute des utilisateurs
Un constat que partage le CEO de Google en personne, Sundar Pichai, qui l’explique par une certaine prudence guidée par la volonté de sonder les retours des utilisatrices et utilisateurs.
Nous savions qu’en sortant Bard, nous voulions être prudents. C’est le début d’une aventure pour nous. Il y a un certain nombre de choses qu’il faut savoir faire lorsque l’on met ces modèles sur le marché. Il est important d’obtenir un retour d’information de la part des utilisateurs, de pouvoir améliorer les modèles et d’établir une couche de confiance et de sécurité. Comme c’était la première fois que nous lancions un modèle, nous voulions voir quel type de requêtes nous allions recevoir. Nous l’avons évidemment positionné avec soin.
Sundar Pichai, CEO de Google dans Hard Fork
Pichai est donc loin d’être surpris par les critiques et se veut très positif quant à l’avenir de Bard, y compris à court terme.
Mais nous allons nous entraîner rapidement. Nous avons clairement des modèles plus performants. Très bientôt, peut-être au moment de la mise en service, nous mettrons à niveau Bard avec certains de nos modèles PaLM (Pathways Language Model, un modèle de langage plus puissant que celui utilisé actuellement LaMDA) les plus performants, ce qui apportera plus de capacités, que ce soit en matière de raisonnement ou de codage. Il pourra mieux répondre aux questions mathématiques. Vous verrez donc les progrès réalisés au cours de la semaine prochaine.
Le futur de l’assistance personnel ?
Sur le long terme, Google ne cache pas son ambition de construire un véritable assistant personnel pour tout un chacun dans la vie quotidienne, et pas seulement en entreprise.
Tous ceux qui travaillent avec un assistant personnel savent à quel point cela change la vie. Mais imaginez maintenant que vous puissiez apporter cette puissance dans le contexte de la vie quotidienne de chaque personne. C’est un véritable potentiel dont nous parlons ici. Je pense donc que c’est très profond.
Nous y travaillons tous. Et encore une fois, nous devons faire les choses correctement. Mais ce sont là les possibilités. Permettre à chacun d’avoir son propre modèle personnalisé, c’est quelque chose qui m’enthousiasme vraiment. D’une certaine manière, c’est ce que nous avons imaginé lorsque nous avons créé l’assistant Google. Mais nous disposons aujourd’hui de la technologie nécessaire pour réaliser ces choses.
Google, un précurseur dans l’IA intégré à la recherche
Par ailleurs, dans la course qui oppose Google à Microsoft dans la recherche en ligne (la firme de Richmond a intégré ChatGPT à Bing), Sundar Pichai rappelle que Google utilise l’IA depuis longtemps avec, par exemple, MUM. Les modèles de langage de grande taille ne sont qu’une étape supplémantaire. D’ailleurs, « la recherche est l’endroit où les gens viennent parce qu’ils lui font confiance pour obtenir des informations correctes ». Pour le CEO de Google, il n’est pas question de faire n’importe quoi dans ce domaine. Cette prise de conscience est loin d’être isolée puisque ChatgGPT a été bloqué en Italie, entre autres, sur le fondement de cet argument.
Et le SEO dans tout ça ?
Sundar Pichai s’exprime sur un tout un tas de sujets en lien avec l’IA comme la régulation, les inquiétudes de certains (comme Elon Musk), qui souhaite stopper momentanément le développement de cette technologie, ou encore les impacts sur l’emploi.
Il tente également de rassurer les SEO et les éditeurs de site quant à l’avènement d’une IA comme moteur de réponse qui évincerait les sites web et la page de résultat de recherche.
L’une des raisons pour lesquelles nous sommes également prudents avec des choses comme Bard, parmi d’autres, est que nous voulons nous engager avec l’écosystème des éditeurs, sans présumer de la façon dont les choses devraient être faites. Vous nous verrez donc évoluer de manière réfléchie dans ce domaine également.
Pour finir, un « détail » amusant : Sundar Pichai nie avoir émis un « Code Rouge » face au danger que représente ChatGPT comme cela avait été rapporté par The New York Times.