ChatGPT, une intelligence artificielle au service de votre rédaction web ?

C’est le sujet du moment. Le Chatbot dopé à l’intelligence artificielle, ChatGPT, impressionne par sa capacité à tenir une conversation. Il pourrait être envisagé comme un outil pour votre rédaction web.

Les solutions d’intelligence artificielle (IA) ont le vent en poupe :

Ces derniers jours, l’IA a franchi une nouvelle étape avec la mise en ligne publique de ChatGPT. Il s’agit d’un modèle de langage qui interagit de manière conversationnelle. Autrement dit, vous avez la possibilité de dialoguer avec une intelligence artificielle à la manière de « Samantha », le chatbot qui discute avec Joaquin Phoenix dans le film « Her », sorti en 2013 et réalisé par Spike Jonze.

ChatGPT : une IA aux résultats bluffants

Quelle différence avec les outils d’aide à la rédaction disponible sur le marché ?

ChatGPT utilise la dernière version du modèle de langage GPT-3 créé par la société Open AI (co-fondée par un certain Elon Musk). Il s’agit plus précisément d’une version améliorée intitulée « text-davinci-003 ». Le gros plus par rapport aux concurrents est que l’outil est disponible gratuitement et accessible à tous. Il suffit de se rendre sur le site de Open AI. Une fois que vous êtes inscrit, vous n’avez plus qu’à poser des questions. Vous pouvez rédiger directement en Français, ce qui est un luxe non négligeable par rapport à d’autres outils du même genre qui privilégient l’Anglais.

Les résultats sont bluffants. Jugez plutôt.

La réponse est plutôt crédible et sans faute.

Sachez que votre seule limite est votre imagination ou presque. Vous pouvez demander quasiment tout à ChatGPT. Vous cherchez un emploi ? Il vous aide à rédiger une lettre de motivation sur mesure.

Si l’outil donne des résultats intéressants sur des requêtes pratiques, il n’est pas mauvais sur des questions qui réclament des connaissances plus pointues.

Pour citer un exemple plus historique :

Il convient de rappeler que ChatGPT est un chatbot conversationnel. Il est donc possible d’approfondir certains points au cours d’une conversation afin d’avoir des précisions ou des éclaircissements car l’IA garde en mémoire les échanges.

ChatGPT : ce qu’en disent les experts SEO

Dans sa dernière vidéo, Laurent Bourrelly, référenceur bien connu à l’origine du cocon sémantique, a invité Sylvain Peyronnet pour discuter du cas ChatGPT et répondre à la question de savoir si le chatbot conversationnel a tué Google

Pour information, Sylvain Peyronnet est le créateur des outils YourTextGuru et Babbar. C’est un chercheur qui a notamment travaillé sur le moteur de recherche Qwant. 

La question de savoir si ChatGPT a tué Google peut se poser puisque dans un article retentissant publié dans le journal The New York Times, la firme de Mountain View a activé le « Code Rouge », soit une alerte selon laquelle une nouvelle technologie pourrait mettre fin à son activité.

Loin du « buzz » ChatGPT, Peyronnet et Bourrelly observent avec perplexité l’engouement actuel pour cette IA. Ils rappellent que la génération de contenu par IA n’est pas nouvelle. Elle est utilisée depuis des années pour, par exemple, publier les résultats des élections. 

Sylvain Peyronnet reconnaît les performances de ChatGPT en termes de génération de contenu sur des thématiques simples comme le barbecue ou le trampoline. Mais dès qu’il s’agit de sujets plus pointus comme le para légal, l’IA raconte n’importe quoi. 

Le propos est validé par Sam Altman co-fondateur (avec Elon Musk) d’OpenAI, fondation à l’origine de GPT-3, le modèle de langage utilisé par ChatGPT. Il va même plus loins que le Français. Pour lui, ChatGPT dit avec aplomb des choses qui sont fausses. Sur Twitter, il affirme que « c’est une erreur de s’y fier pour quoi que ce soit d’important en ce moment ». L’outil donne juste un aperçu de l’avenir en la matière ; il y a encore « beaucoup de travail à faire sur la robustesse et la véracité ». De même, pour Sylvain Peyronnet, le technologie est loin d’être arrivée à maturité. 

Par conséquent, ChatGPT ne va pas tuer Google selon les 2 experts mais elle n’est pas pour autant sans effet :

– elle pose la question de la détection des contenus générés automatiquement qui, quelque part, arrange Google qui a besoin de réduire ses coûts opérationnels liés, par exemple, au crawl des pages web. Pour Peyronnet, le watermark est une solution pertinente ;

– les rédactrices et rédacteurs web qui produisent des contenus de mauvaise qualité risquent d’être balayés par ChatGPT et consorts. Les meilleurs n’ont aucun souci à se faire, bien au contraire. La technologie va les rendre plus performants ;

– on peut se poser la question de la gratuité de l’accès à cette technologie de pointe qui demande beaucoup de ressources. Pour Sylvain Peyronnet, on ne peut exclure des motivations idéologiques. Il s’agirait d’habituer la population à converser avec une IA pour d’autres applications futures. 

Le Pape du référencement naturel Olivier Andrieu partage le même scepticisme à l’égard de l’engouement actuel pour ChatGPT qui n’est pas encore de taille à concurrencer Google. Son propos ne souffre d’aucune ambiguïté. S’il y a bien un effet « Waouh », « il est inconcevable aujourd’hui de se servir de ChatGPT comme d’un moteur de recherche lambda pour ses besoins quotidiens de recherche d’informations » en raison des erreurs auxquelles est sujet le chatbot et du volume de données traité qui n’est pas comparable.

D’ailleurs, Google, qui possède une technologie équivalente dans les cartons avec LaMDA (Language Model For Dialogue Applications), ne semble pas presser de marcher dans les pas de ChatGPT. Et pour cause : cela l’amènerait à revoir entièrement sa façon générer des revenus qui repose actuellement sur les pages de résultats recherche textuels (et vidéos) que nous connaissons.

Il faut évidemment bien veiller à l’exactitude des informations données. ChatGPT fonctionne sur un modèle statistique : il peut donner plusieurs réponses différentes à une même question dont certaines peuvent contenir des erreurs.

Par ailleurs, je ne suis pas développeur mais, visiblement, ChatGPT semble très compétent pour débuguer du code.

Si les possibilités semblent infinies, ChatGPT n’a pas réponse à tout, loin de là. Ainsi, il est encore désemparé face à des requêtes localisées.

Il faut ajouter que les connaissances de ChatGPT s’arrêtent en 2021. Il n’est donc pas la peine de poser des questions d’actualité.

Autre « limite » de ChatGPT : l’IA n’émet pas de jugement. Ne vous attendez pas à avoir un avis politique sur un sujet d’actualité. Elle bottera automatiquement en touche.

Toujours est-il que ChatGPT peut être envisagé comme un outil solide d’assistance à la rédaction web. Attention tout de même : Google n’apprécie pas le contenu généré par IA. Pour du contenu de qualité, il est recommandé de bien relire vos textes et de les corriger, le cas échéant.

Une dernière pour la route qui montre que ChatGPT ne manque pas d’humour :

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