SEO : la prédominance du « zero click » ?

C’est le débat qui agite la sphère SEO depuis quelques jours : est-ce que le « zero click » serait en train de devenir la norme ?

Le « zéro clic » est le phénomène selon lequel l’internaute ne clique sur aucun résultat de recherche car il estime que la page de SERP affichée par Google lui donne déjà satisfaction. Grâce à ses nombreuses fonctionnalités (Featured Snippet, Passage Ranking, fiche Google My Business…), le moteur de recherche est capable de répondre directement à la requête de l’internaute sans que ce dernier n’ait à se rendre sur un site.

À l’origine de ce débat, il y a une étude de la société Sparktoro basée sur des données de Similar Web. Les chiffres sont éloquents : 64,82 % des recherches Google n’aboutissent à aucun clic.

La tendance est encore plus forte sur mobile puisque le chiffre monte à 77,22 %, soit plus de trois quarts des requêtes !

Ces chiffres ne sont pas forcément une surprise. La même société Sparktoro avait déjà publié une étude en 2019 (basé sur des données de Jumpshot) qui démontrait que la moitié des recherches sur Google ne produisait aucun clic.

L’année dernière Ahref avait produit une étude aux résultats encore plus radicaux. Selon elle, 90,63 % des pages web n’obtiennent aucun trafic de Google.

Pour Olivier Andrieu, ces chiffres sont la confirmation que « la notion de « moteur de réponse » est au cœur [des] ambitions » de la firme de Mountain View. Pour le citer :

« le SEO va avoir de plus en plus de mal à se faire de la place pour générer du trafic sur les sites web qu’il gère ».

La réponse de Google

Google n’a pas tardé à répondre à cette affirmation sur la généralisation du « zero click ». Selon Danny Sullivan, Public Liaison for Search chez Google, elle est basée sur une « méthodologie erronée ». Selon lui, elle révèle une « incompréhension » sur la façon dont les internautes font des recherches.

En effet, qu’entend-on par « recherche » ? C’est justement le problème de l’étude de Sparktoro qui ne fait pas de distinction entre les différents types de requête.

Or, comme le souligne Barry Schwartz dans Seroundtable, toutes les recherches n’ont pas vocation à être « cliquables ». C’est l’argument de Google : les personnes à la recherche d’informations rapides et factuelles comme la météo, les conversions monétaires, les dates d’évènement historiques, ou encore les scores d’un match de tennis veulent la réponse immédiatement. C’est pourquoi Google la leur fournit.

Il en est de même pour les informations locales. Par exemple, rechercher les horaires d’ouverture d’une entreprise ne nécessite pas forcément un clic. Il en est de même des accès via une application qui ne comptent pas pour un clic.

Il faut aussi évoquer l’hypothèse des reformulations de requête. Nous n’effectuons pas forcément la bonne recherche du premier coup. Peut-être que ces cas ont été pris en compte par l’étude de Spartoro ce qui biaiserait en partie leurs résultats.

L’indéniable évolution vers un moteur de réponse

Google se défend en mettant en avant les « milliards de clics » qu’il envoie aux sites web tous les jours.

« Nous envoyons chaque année plus de trafic au web ouvert depuis que Googe a été créé », ajoute Danny Sullivan.

Pourtant, on peut s’interroger sur les velléités de la firme de Mountain View à s’accaparer de certains sujets.

S’agissant de l’actualité comme les élections présidentielles américaines ou la Covid, le moteur de recherche affiche directement les informations sans avoir besoin de cliquer sur un lien. À ce sujet, Danny Sullivan parle d’information « factuelle » et de « haute qualité ».

Pourquoi passer par Google, serait-on tenter de rétorquer, alors que la presse traite de ces sujets ?

Est-ce une volonté de lutter contre la popularité des fausses informations (susceptibles de remonter en haut des résultats de recherche) ? Ou peut-on suspecter une lente évolution vers le moteur de réponse ?

Qu’en pensez-vous ?

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